Dienstag, 1. April 2008

Une révolution aboutit à Walenstadt

von Erik Reumann, La Liberté
01.04.2008

1984. Ecoles de recrues d'été à la caserne de la Poya de Fribourg. Le monde est encore simple. L'ennemi est rouge, blindé et vient de l'Est. L'armée suisse l'attend de pied ferme. Son engagement à l'intérieur du pays relève du tabou que la gauche se charge de répéter à tout instant.

1994. Cours de répétition. Exercice d'état-major du régiment d'infanterie 3. Selon le scénario, ce corps de troupe doit rentrer à Genève pour prêter main-forte aux autorités civiles en raison de désordres civils. Comment équiper les soldats en cas d'affrontement? L'officier matériel du régiment "invente" des boucliers en bois, qu'il va distribuer à la troupe. Les discussions sont pathétiques, le malaise patent. Mais une évolution est en cours.

2008.
Exercice Démoex à Walenstadt, décrit ci-dessus. Le chemin parcouru par l'armée suisse est impressionnant: désormais l'engagement de la troupe à l'intérieur du pays est préparé avec le perfectionnisme qui caractérise la Suisse.

Certes, il faudra encore des années pour que toute l'armée soit capable d'exécuter les missions montrées lors de Démoex.


«Dans l'idéal, chaque bataillon d'infanterie devrait passer une fois tous les trois ans à Walenstadt pour y être certifié», précise Dominique Andrey, commandant des Forces terrestres. Lorsqu'il sera définitivement achevé, le village d'exercice, équipé de multiples senseurs, permettra de retracer les mouvements de chaque soldat au cours de la démonstration et de le soumettre à la critique.

En attendant, le débat sur les détails continue.

«La sûreté sectorielle n'est pas seulement l'affaire de l'infanterie. Ce qui est essentiel, c'est la composition des forces. Les troupes mécanisées — notamment blindées — sont autant concernées que l'infanterie et il faut entraîner cela dès l'école de recrues, estime le colonel EMG Alex Reber, directeur de l'exercice Démoex.


Autre question: lorsqu'elle est confrontée à des hooligans non armés, l'armée doit céder sa place à la sécurité militaire, seule habilitée (hormis la police civile) à engager des moyens anti-émeute. Quand on observe le changement de troupe parfaitement répété dans le cadre de Démoex, on s'interroge: est-ce vraiment réaliste?

La loquique de l'engagement et les ressources en personnel limitées de la police militaire n'imposeront - elles pas tôt ou tard une discussion sur la formation de la milice au service d'ordre?

Reste que les militaires estiment qu'ils ont déjà fait d'énormes progrès. «C'est le jour et la nuit par rapport à ce que j'ai déjà vu les autres fois, assure le brigadier Martin Chevallaz. ll y a quelques années, la troupe engageait encore le canon contre des civils désarmés au cours de ce genre d'exercice.

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